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Hélène Cixous
samedi 11 février 2012
de 09h30 à 15h30

organisé par le Collège international de philosophie (CiPh) et l’Université Paris 8
en coopération avec la Maison Heinrich Heine

« Aérer la chambre du Crime »

Voilà le motif et le mobile de la littérature. Faire passer l’air de l’écriture, la rumeur, la rumination, dans la chambre où couve l’assassinat — afin de le sauvegarder. On le sait – le sait-on ? – écrire c’est sans l’avoir voulu oser dire qu’on a tué sa mère, sans l’avoir voulu. C’est elle qui a commencé, songe le poète. Ne nous a-t-elle pas abandonné ? N’a-t-elle pas, l’adorée, éveillé en nous « Les Sentiments Filiaux » qui nous injectent dans le coeur le poison-poème ? Le poète, s’il s’appelle Proust comme Rousseau ou Dostoïevski comme Genet, cherche sans fin « une arme qui tuerait le jeune homme parfait qui m’habite et m’oblige à donner asile à tout un peuple animal ». Dans la chambre fracassée, assassiné et meurtrier, où s’attarde en soupirant la Voix de maman, la Vie, nous rappelle Proust, oui, la vie, apporte au garçon son présent : fusil, revolver et plume.
Et quoi de la fille alors ?
« Rappelez-vous les frères Karamazov » murmure le souffleur.

On se rappellera donc :

Dostoïevski : Les Frères Karamazov
Poe : Histoires extraordinaires
Derrida : Circonfession
Le Legs de Freud
États d’âme de la psychanalyse
Genet : Journal du Voleur
Le Captif Amoureux
Proust : Jean Santeuil, La Recherche du temps perdu
Cixous : Double Oubli de l’Orang-Outang

Prochaines séances en 2012 : samedis 10 mars, 31 mars, 5 mai et 9 juin