à l’occasion de la sortie de Sprache, Literatur und nationale Identität (de Gruyter, 2014)

Des historiens ont défini la France comme une « nation d’État » et l’Allemagne comme une « nation de culture ». Cette opposition s’est révélée trop sommaire. Si les États reposent sur des structures politiques en principe universelles, ils définissent en même temps leur profil à travers des critères culturels, notamment la langue et la littérature. Ce processus ne s’est pourtant pas développé d’une manière parallèle en France et en Allemagne. L’Allemagne a réalisé son unité politique relativement tard et une conscience nationale pré-étatique s’est fondée d’abord sur la culture. Entre les deux nations, il y a eu un débat constant portant sur la prétention à l’universalité et la légitimité du particulier. Un regard sur ces évolutions historiques permet peut-être de voir sous un autre jour les débats actuels sur l’identité nationale.